Tracer une voie plus claire pour la PIDC : Pourquoi les mots que nous choisissons sont importants

La polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique (PIDC) s'attaque aux nerfs, mais son impact va bien au-delà du corps. Elle s'infiltre dans la vie des patients d'une manière profondément personnelle et souvent invisible. Pour beaucoup, elle bouleverse les routines quotidiennes, les relations, et la vision de l'avenir. Des répercussions sur les gestes du quotidien à la santé émotionnelle, des objectifs professionnels non atteints aux tâches domestiques devenues impossibles, les effets en cascade sont considérables. Malgré les traitements disponibles, les personnes vivant avec la PIDC et leurs aidants font encore face à des besoins non satisfaits. Alors que la recherche progresse, il devient crucial de définir et d'exprimer plus clairement la réalité de la maladie : ce que signifie vraiment une amélioration, comment se vit une rechute, et comment accepter de vivre avec cette pathologie. Dans un domaine où chaque mot peut influencer l'accès aux soins et la prise en charge, les définitions que nous utilisons doivent être à la hauteur de cet enjeu.
Qu'est-ce que la PIDC ? Le poids d'une maladie rare
La polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique (PIDC) est une maladie auto-immune chronique dans laquelle le système immunitaire s'attaque à la gaine protectrice des nerfs.¹ Cette atteinte perturbe la communication essentielle entre les nerfs et les muscles, et peut entraîner une progression lente et souvent inexorable de la faiblesse musculaire, des engourdissements, des picotements et des douleurs, en particulier dans les bras et les jambes.²,³
Les symptômes courants incluent
Perte sensorielle
L'impact n'est pas seulement physique. Les personnes vivant avec la PIDC doivent souvent « négocier » au quotidien avec ce qu'elles peuvent accomplir face à des symptômes qui fluctuent d'une semaine à l'autre, ou d'un mois à l'autre. Certains patients peuvent perdre leur capacité à marcher sans aide, à travailler ou à participer à la vie familiale, tandis que d'autres peuvent faire face à des montagnes russes émotionnelles alternant entre périodes de stabilité apparente et apparition ou aggravation de symptômes.
Impact sur la vie quotidienne
La PIDC présente des défis uniques dans la vie de tous les jours. Une enquête menée auprès de 475 personnes vivant avec la PIDC aux États-Unis a révélé :
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Le traitement peut s'apparenter à un processus d'essais et d'erreurs, avec des effets secondaires allant des infections à la fatigue, en passant par des changements d'humeur ou la nécessité de se rendre fréquemment en clinique. Avec le temps, de nombreux patients et médecins s'adaptent à une « nouvelle normalité », mais cela ne signifie pas nécessairement que leurs besoins sont satisfaits. Des traitements existent — comme les immunoglobulines, les corticostéroïdes ou l'échange plasmatique — mais tous les patients n'y répondent pas bien, voire pas du tout.
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Répondre aux besoins non satisfaits : Pourquoi Sanofi s'engage
Sanofi explore une approche différente pour les personnes qui ont peut-être épuisé toutes les options — en particulier celles qui sont « réfractaires », c'est-à-dire pour qui les traitements ne fonctionnent plus, ou n'ont jamais fonctionné. À travers des essais cliniques mondiaux, nous évaluons un nouveau médicament qui pourrait améliorer les taux de réponse et réduire le fardeau de la maladie.
Pour faire progresser davantage les soins, la science et l'accès aux traitements, nous avons également besoin d'une base commune plus solide pour définir et mesurer la maladie.
Pourquoi les mots comptent dans la PIDC
Dans de nombreux domaines de la médecine, les avancées s'appuient sur des « biomarqueurs » — tests de laboratoire, imageries ou autres indices physiques qui permettent de suivre l'évolution de la maladie et du traitement. Bien que certains tests comme la chaîne légère des neurofilaments (NfL) montrent des résultats prometteurs, davantage de recherches sont nécessaires pour valider et découvrir des biomarqueurs susceptibles d'aider à la prise en charge de la PIDC.⁷
Par conséquent, le langage revêt une importance particulière dans la gestion du traitement de la PIDC. Associé à des outils cliniques comme le score d'incapacité INCAT (Inflammatory Neuropathy Cause and Treatment) et les tests de force de préhension, le langage contribue à orienter le diagnostic et à structurer les discussions sur les soins. Ensemble, ces outils et ce langage guident la conception des essais cliniques par les chercheurs et éclairent les échanges entre médecins et patients sur les options de prise en charge.
Vers plus de clarté : Les prémices d'un nouveau langage commun
Aujourd'hui, les personnes peuvent décrire et vivre la PIDC de différentes manières — même des médecins d'une même clinique peuvent utiliser un vocabulaire différent. Conscient de la nécessité d'une terminologie plus standardisée dans la PIDC, le Leadership Collaborative de la GBS | CIDP Foundation International — un groupe mondial d'experts, de défenseurs des patients, de cliniciens et de chercheurs du monde entier — a suivi un processus progressif pour standardiser la terminologie et intégrer la voix des patients. Tout a commencé par des ateliers communautaires mondiaux réunissant des personnes vivant avec la PIDC et leurs aidants pour réagir à la terminologie proposée. À partir de là, le Leadership Collaborative a affiné et fait évoluer cette terminologie en s'appuyant sur leur expérience vécue. Leur mission : co-créer un ensemble de définitions plus claires et plus pratiques pour guider les soins, la recherche et les politiques de santé dans la PIDC.
Le résultat est un ensemble de termes de travail définis, conçus pour unifier le langage de la prise en charge clinique de la PIDC : neuropathie immune – présence d'activité de la maladie (in-EDA), neuropathie immune – absence d'activité de la maladie niveau 1-2 (in-NEDA), réponse (minimale, partielle, optimale), rechute, réfractaire, rémission, séquelles. Les définitions complètes proposées, pour les cliniciens et sous forme simplifiée, sont actuellement disponibles sur le site web de la Fondation, mais il faudra du temps pour que ces définitions soient utilisées dans les soins quotidiens et la prise en charge de la PIDC.
Bien que ces définitions commencent tout juste à être discutées à l'échelle mondiale, disposer de définitions affinées pour les soins cliniques pourrait constituer un pas vers une meilleure compréhension collective de la PIDC. Cela démontre que le progrès est possible lorsque les voix de l'expérience vécue guident la conversation.
Lors de l'élaboration de ces définitions, il était essentiel d'intégrer la voix des patients. Le consensus des experts a permis d'établir des critères cliniques, mais il était tout aussi important de comprendre ce que ces termes signifient du point de vue des patients. Par exemple, lors des discussions sur le concept de « réfractaire », les patients ont clairement exprimé que ce terme ne devait pas être lié à un ensemble restreint de circonstances. Le définir de cette manière risquerait de suggérer qu'une fois qu'un traitement échoue, il n'y a plus d'espoir. Un message est ressorti fortement de la communauté : être « réfractaire » à une intervention ne devrait pas nécessairement signifier être réfractaire à toutes les interventions.
Dr Jeffrey Allen
Professeur associé au Département de neurologie de l'Université du Minnesota et Président du Conseil consultatif médical mondial de la GBS | CIDP International Foundation
Faire progresser un changement significatif
Alors que Sanofi s'efforce d'étudier une option thérapeutique potentielle et de faire progresser la recherche clinique pour la PIDC, nous savons que le véritable progrès nécessite une compréhension partagée, des standards clairs et un partenariat avec la communauté. Grâce à cette recherche et au pouvoir du langage, nous visons à poser les bases d'une science plus intelligente et de soins centrés sur le patient.
Chez Sanofi, nous croyons que les nouveaux médicaments sont plus efficaces lorsqu'ils s'ancrent dans ce qui compte pour la communauté PIDC. Quand nous apprenons des expériences réelles et utilisons le même langage que les personnes vivant avec la PIDC et leurs aidants, nous posons les fondations pour construire une compréhension claire qui permet aux avancées scientifiques d'élargir l'accès aux soins et d'ouvrir des perspectives plus prometteuses. La clarté de nos mots est la clé pour transformer l'expérience partagée en progrès partagé.
Melissa Dupont
Responsable mondiale des Affaires publiques, Neurologie
Ensemble, grâce à l'innovation et à la collaboration, nous pouvons nous assurer que les nouveaux mots et la recherche en cours apportent de l'espoir aux personnes vivant avec la PIDC.
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Références
- Querol L, et al. J Neurol. 2021;268(10):3706–16
- CIDP (2024) GBS/CIDP Foundation International. https://www.gbs-cidp.org/cidp/
- CIDP (Chronic Inflammatory Demyelinating Polyneuropathy). Cleveland Clinic. https://my.clevelandclinic.org/health/diseases/cidp-chronic-inflammatory-demyelinating-polyneuropathy
- Allen J, et al. GBS CIDP Foundation International; https://www.gbs-cidp.org/2019/03/cidp-disease-burden-results-of-a-us-nationwide-patient-survey/
- Cocito D., et al. Eur J Neurol. 2010;17(2): 289–294
- Mari D., et al. Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry. 2025;96:38–46
- Biomarker and Subgroup Insights on Novel CIDP Therapy Riliprubart: Luis Querol, MD, PhD. Neurology Live. https://www.neurologylive.com/view/biomarker-subgroup-insights-novel-cidp-therapy-riliprubart-luis-querol