Des jours durant, sur les sites de Sanofi Pasteur(1) à Val de Reuil en France, Swifwater aux Etats-Unis, Shenzhen en Chine ou encore Ocoyoacac au Mexique, une noria de camions livre une précieuse et fragile cargaison : plusieurs centaines de milliers d’œufs de poule. Nous sommes en Janvier et la course contre la montre pour la fabrication du vaccin contre la grippe dans l’hémisphère Nord vient de démarrer alors que celle pour l’hémisphère Sud n’est pas encore terminée. En Février, l’OMS donnera ses prévisions sur les souches dominantes, après des mois de veille sur la circulation des virus dans le monde. Le vaccin sera alors fabriqué selon ses recommandations et devra être livré avant le début de la saison grippale.

Le compte à rebours
De Janvier à Mai : Des millions d’œufs ont été livrés. Chaque œuf reçoit une souche virale, puis il est incubé pour permettre au virus de se multiplier. Ensuite un liquide ou sérum de virus est récolté, puis purifié en plusieurs étapes, filtré et traité pour fragmenter et « tuer » le virus. Inactiver un virus pour qu’il ne soit pas pathogène lors de l’injection, afin d’induire une réaction immunitaire, est un processus complexe. L’opération est répétée pour chaque souche virale identifiée et qui sera incorporée dans le vaccin quadrivalent.

De l’importance de l’œuf
A chaque étape, des tests de contrôle qualité sont effectués sur les quatre différentes souches pour la pureté, la stérilité et la concentration virale qui conditionnera l’efficacité du futur vaccin. « Les vaccins sont destinés à des personnes en bonne santé, ce qui nécessite les plus hauts standards de qualité et sécurité et renforce la complexité de leur production » nous explique Florence Brunel, Head of Global Programs Execution Industrial Affairs, Sanofi Pasteur.


A la recherche du vaccin plus protecteur
L’une des particularités des virus grippaux est leur étonnante faculté de mutation. Ce qui non seulement complique la tâche du fabricant mais qui peut diminuer l’efficacité du vaccin lorsque la mutation se fait pendant la saison grippale. Nous explorons activement plusieurs des principales stratégies de vaccination antigrippale, pour développer un vaccin plus largement protecteur, conçu pour palier à ces mutations saisonnières. Une recherche qui se fait en interne mais aussi à l’externe notamment avec l'Université de Géorgie, la société BERG, une biotech basée à Boston mais également ave SK Chemicals, basée en Corée du Sud avec laquelle nous avons conclu un accord sur la technologie de culture cellulaire.
« L’objectif ultime, c’est d’obtenir un vaccin vraiment universel ; mais nous pensons, dans un premier temps, pouvoir remplacer le vaccin saisonnier actuel, nécessitant une administration annuelle, par un vaccin plus largement protecteur », nous précise John Shiver, Senior Vice-Président, Recherche et Développement de Sanofi Pasteur « La science, et notamment la R&D sur les vaccins, est un processus itératif. C’est une évolution. »
Référence
(1) Sanofi Pasteur est l’Entité Globale de Sanofi dédiée aux vaccins