Les biomédicaments ou médicaments biologiques font partie intégrante de notre vie depuis plusieurs dizaines d’années. Du fait de leur constante évolution, ils révolutionnent aujourd’hui la médecine. En 2016, ils représentaient déjà 25 % d’un marché pharmaceutique pesant 232 milliards de dollars américains, et cette tendance continue de s’accélérer.
Les nouvelles thérapies biologiques ont révolutionné le traitement du cancer et apportent de l’espoir à de nombreux patients qui ne disposaient auparavant d’aucune option thérapeutique efficace pour traiter leur maladie. Les progrès sont convaincants, comme en témoignent, par exemple, le cancer du sein avec un taux moyen de survie à cinq ans de 90 % pour les femmes diagnostiquées aujourd’hui, contre près de 75 % pour celles diagnostiquées dans le milieu des années 1970, et un taux de survie moyen à 10 ans de 83 % grâce à la prévention et aux nouvelles thérapies biologiques.
Les médicaments biologiques comme les anticorps, les protéines ou les enzymes sont des macromolécules qui se distinguent des petites molécules chimiques « classiques » par leur taille, souvent 200 à 1 000 fois supérieure. Ils peuvent être naturels, c’est-à-dire non génétiquement modifiés, soit recombinants, c’est-à-dire produits par génie génétique, et ne peuvent être fabriquées qu’à l’aide de cellules vivantes à l’issue d’un processus de fermentation qui s’apparente beaucoup au brassage de la bière. Elles ont été largement utilisées dans les vaccins et pour imiter l’insuline, améliorant significativement la vie des diabétiques depuis les années 1990. Les personnes atteintes de maladies génétiques rares ont également retrouvé l’espoir grâce aux enzymothérapies substitutives dont Sanofi Genzyme a été le fer de lance au début des années 1980.
« Pour l’insuline, comme pour les traitements de substitution des maladies rares, nous compensons les défauts des protéines au moyen d’une réplique qui est pratiquement identique à la protéine humaine », explique Carole Fages, Responsable - Platform Management Office, Biologics Development de Sanofi.
« L’extrême précision des médicaments biologiques apporte également un bénéfice considérable aux patients », poursuit-elle. « Avec les médicaments biologiques, les effets secondaires sont considérablement réduits, comme la perte de cheveux dans le cancer par exemple, un effet secondaire particulièrement stigmatisant et difficile à vivre pour les patients sous chimiothérapie. »
Non seulement les nouvelles thérapies biologiques ont révolutionné le traitement du cancer, mais elles ont également pris une importance croissante dans le traitement de maladies graves comme la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, la polyarthrite rhumatoïde et d’autres maladies auto-immunes.
Brendan O’Callaghan, Responsable Global, Plateforme Biologique de Sanofi Genzyme, connaît parfaitement les bénéfices que les médicaments biologiques peuvent apporter aux patients. Sa mère a souffert de polyarthrite rhumatoïde pendant plus de 30 ans, au point d’être confinée dans un fauteuil roulant. Au fil des années, elle a essayé une pléthore de traitements différents sans qu’aucun ne lui procure de véritable soulagement.
Malheureusement, elle n’a pas vécu assez longtemps pour bénéficier des médicaments biologiques, mais le frère et la sœur de Brendan O’Callaghan, qui sont également atteint de cette maladie, n’ont pas eu à connaître le même sort :
« Ma mère a tout essayé pour soulager ses douleurs et remédier à l’inconfort et à l’immobilité que lui causait cette maladie. Malheureusement, elle est décédée en 1997, quelques années seulement avant la mise sur le marché du premier traitement biologique contre la polyarthrite rhumatoïde. Elle n’a jamais pu profiter de ces traitements, ni des changements que cela auraient pu apporter à sa qualité de vie. Mon frère et ma sœur présentent certes des symptômes, mais ils n’ont rien avoir avec ceux que ma mère a connus. Leurs articulations ne sont pas déformées, ils ne sont pas invalides et souffrent moins.
« J’ai vu les dégâts que cette maladie infligeait aux patients et le combat qu’ils devaient livrer pour vivre normalement. Chaque patient avec lequel vous discutez ne souhaite qu’une chose : vivre normalement. Aucun d’entre eux ne veut subir les affres de la maladie. Aujourd'hui, cela leur est possible grâce aux médicaments biologiques. »
Parallèlement à leur montée en puissance, le nombre de médicaments biologiques approuvés par les autorités de santé ne cesse d’augmenter. Ainsi, selon Fortune, 10 nouveaux médicaments biologiques ont été approuvés dans l’Union européenne et aux États-Unis en 2017 sur un total de respectivement 92 et 46 soumissions. On estime qu’en 2015, 325 millions de patients dans le monde auront été traités par un médicament biologique.
Le portefeuille de Sanofi a été réorienté vers les médicaments biologiques, qui représentent aujourd’hui la moitié des médicaments de l’entreprise.
L’expertise industrielle, cruciale
Les efforts de recherche et les progrès accomplis seraient vains si les médicaments ne pouvaient être mis à la disposition des patients pour des raisons liées à leur fabrication. La fabrication des médicaments biologiques est un processus complexe dans la mesure où la moindre altération dans les conditions de croissance des cellules peut se solder par des différences dans le produit final et avoir un impact sur sa sécurité et son efficacité. Par conséquent, une solide expertise et une bonne maîtrise de la biologie et la bioingéniérie, des équipements, de la génétique des cellules et des technologies de culture cellulaire sont essentielles pour concevoir et fabriquer avec succès des médicaments biologiques.
En matière de médicament biologique, « le procédé est le produit », parce que le procédé, qui a pour point de départ une lignée cellulaire (une cellule unique humaine, animale ou végétale qui a été adaptée pour croître en continu en laboratoire et être utilisée dans la recherche), doit être maintenu constant tout au long du cycle de fabrication. La reproduction des cellules, les organismes vivants qui produisent des anticorps, peut être impactée par la moindre variation qu’il s’agisse d’écarts de température extérieure ou de variations dans les concentrations de sel ou du pH. L’environnement doit donc être constant et surveillé en permanence, ce qui nécessite aujourd’hui l’intervention humaine.
Dans les usines du futur de Sanofi, en passe de devenir réalité, ces interventions humaines seront extrêmement limitées. Des techniques analytiques de pointe permettront de contrôler toutes les étapes de la fabrication de manière à prédire et éviter les écarts afin d’améliorer la performance et la qualité des médicaments biologiques.
En théorie, presque toutes les maladies pourraient être guéries au moyen de médicaments biologiques à l’avenir ; les chercheurs de Sanofi d’y emploient chaque jour.
Développer le dispositif médical optimal pour l’administration des médicaments biologiques
Les médicaments biologiques sont des molécules prodigieusement efficacement qui nous permettent aujourd’hui de traiter des maladies auparavant inguérissables, mais leur taille 200 à 1 000 fois supérieure à celles des molécules chimiques – ne permet pas de les administrer par voie orale, ce qui oblige les patients atteints d’une maladie chronique à s’injecter régulièrement le médicament eux-mêmes. Chez Sanofi, l’équipe chargée du développement des dispositifs médicaux travaille en étroite collaboration avec les patients, non seulement pour recueillir leurs idées et leurs remarques sur la conception du dispositif d’administration optimal, mais aussi pour collecter des informations, par le truchement de leurs téléphones, sur la manière dont ils gèrent leur traitement afin de développer la meilleure expérience possible. « La vocation de notre équipe est d’essayer de trouver des solutions pour aider les patients à faire quelque chose dont ils n’ont pas nécessairement envie, comme s’injecter eux-mêmes leur médicament, et pour leur fournir les informations dont ils ont besoin pour utiliser leur médicament plus efficacement et en dernier ressort, améliorer leur qualité de vie », explique Jim Collins, Responsable de l’Unité de Développement des Dispositifs Médicaux.
L’ABC des médicaments biologiques
Il existe deux catégories de médicaments biologiques ou biothérapies ou agents biothérapeutiques :
- Les protéines thérapeutiques (hormones, facteurs de croissance cellulaire, enzymes, etc.), généralement conçues pour remplacer une protéine manquante, comme l’insuline chez les diabétiques.
- Anticorps monoclonaux thérapeutiques qui reconnaissent une cible unique et exercent une fonction bien spécifique, en se liant par exemple à une protéine à la surface des cellules cancéreuses afin d’amener le système immunitaire à détruire la tumeur.
La nouvelle génération de médicaments biologiques se compose de protéines de fusion, qui combinent des protéines thérapeutiques et des anticorps monoclonaux, de conjugués anticorps-médicament, qui utilisent les anticorps comme vecteur pour administrer le médicament au site où il est censé agir, et d’anticorps multispécifiques qui combinent plusieurs mécanismes d’action dans une seule molécule.