La Journée internationale des femmes, le 8 mars, est l’occasion de célébrer le rôle que mères, filles, sœurs et épouses jouent dans nos vies. Elle permet aussi d’évoquer la lutte des femmes pour leurs droits, qu’il s’agisse du droit de voter ou de conduire ou encore de celui, tout récent, de dire non au harcèlement sexuel. Cette journée est aussi l’occasion de souligner que bien que les soins soient principalement dispensés par les femmes, celles-ci ne bénéficient pas toujours des soins dont elles ont besoin ou qu’elles méritent. En cette Journée internationale des femmes, nous posons donc la question suivante : si les femmes prennent soin de nous, qui prend soin d’elles ?
Au foyer, ce sont principalement les femmes qui dispensent les soins, prennent les décisions concernant la santé de leurs enfants, veillent à leur proposer une alimentation équilibrée, s’assurent qu’ils sont vaccinés et prennent leurs médicaments. Et ce sont généralement les femmes qui s’occupent de leurs parents et grands-parents lorsqu’ils vieillissent.
Au travail, les femmes représentent près de la moitié du personnel de première ligne des systèmes de santé dans le monde1, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Mais qu’en est-il de leur santé ?
La santé des femmes dans le monde
La sexualité et la procréation sont deux dimensions vitales de la santé des femmes. Pourtant, celles-ci se heurtent à de fréquentes et nombreuses difficultés d’accès aux services de santé sexuelle, partout dans le monde et plus particulièrement dans les pays les plus pauvres, où les services de santé en général ne sont pas adéquats.

Les chiffres sont saisissants : près de 99 % des décès maternels et de 90 % des décès de nouveau-nés se produisent dans le monde en développement, selon l’OMS2, tandis que les complications de la grossesse et de l’accouchement sont la deuxième cause de décès pour les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans3.
Tous les jours dans le monde, 1 600 femmes et plus de 10 000 nouveau-nés meurent des suites de complications évitables au cours de la grossesse et de l’accouchement. Au XXIème siècle, la plupart de ces décès sont évitables. Afin de réduire le nombre de ces décès, la Fondation Sanofi Espoir a mis en place le programme « Midwives for Life » en partenariat avec la Confédération Internationale des sages-femmes (ICM). Son but est de lutter contre la mortalité maternelle et néonatale en améliorant la formation et le soutien des sages-femmes dans les pays en voie de développement.
Midwives for life program - Sanofi Espoir Foundation
Les difficultés d’accès aux services de santé procréative, comme la contraception et l’interruption volontaire de grossesse, ainsi qu’à des services de conseil sont encore trop importantes : chaque année dans les pays en développement, on recense près de 23 millions de grossesses parmi les filles de moins de 19 ans.
L’absence de soins et de services de santé procréative ne se limite pas aux pays en développement mais reste un problème mondial.
D’autres dimensions de la santé sexuelle nécessitent également plus d’attention. Les infections sexuellement transmissibles, comme le VIH, restent une préoccupation majeure pour les femmes, surtout en Afrique où vivent 80 % de toutes les femmes séropositives dans le monde4 . Dans les pays africains, il importe d’améliorer l’accès aux services d’éducation, ainsi qu’au dépistage du VIH et aux traitements antirétroviraux.
Une perspective à 360°
S’intéresser à la santé des femmes, c’est aussi se pencher sur différents facteurs pouvant avoir un impact négatif, comme le harcèlement sexuel dans la sphère intime, au travail et dans la communauté. L’OMS estime que 30 % des femmes dans le monde ont été victimes de violences physiques ou sexuelles commises par un partenaire masculin intime à un moment ou à un autre de leur vie, et qu’une fille sur cinq a été victime de sévices sexuels avant l’âge de 15 ans. Ces situations entravent la capacité des femmes à exercer un contrôle sur leur vie et leur santé.
Pour pouvoir s’épanouir, les femmes ont aussi besoin de soutien dans d’autres domaines, comme la santé mentale, le diagnostic et le traitement des maladies chroniques et non transmissibles, l’accessibilité économique aux soins de santé et l’aide aux mères célibataires. Dans les pays de l’Union européenne, selon Eurostat5, 15 % des familles avec enfants sont aujourd’hui monoparentales. C’est notamment le cas d’une famille sur cinq en France et en Lettonie. Et alors que la proportion de familles monoparentales s’établit à 21 % au Royaume-Uni, le Danemark est le pays où leur proportion est la plus élevée, à 30 %. Les parents isolés sont davantage exposés à la pauvreté et ont moins facilement accès à des emplois hautement qualifiés et bien rémunérés, selon la Stronger Families Initiative (Initiative pour des familles plus fortes) financée par la Commission européenne. Dans la très grande majorité des cas, ces parents isolés sont des femmes6.
- http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/44168/1/9789241563857_eng.pdf
- http://www.who.int/features/factfiles/women_health/en/index6.html
- http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs364/en/
- http://www.who.int/features/factfiles/women_health/en/index1.html
- http://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/-/EDN-20170531-1?inheritRedirect=true
- http://strongerfamilies.eu/about-us-2/one-parent-families-in-europe/